Classic cameras & Bonsai

Vintage & Antique photography / Bonsai culture

Taxus cuspidata yamadori (2007 – 2010)

Mon exemplaire:
Hauteur: 50 cm
Largeur : 80 cm
Pot : Culture

Février 2007

Ce Taxus cuspidata a été prélevé avec une centaine d’autres exemplaires au Japon en 2001 lors de la construction d’une nouvelle route. Leur âge est estimé entre 100 et 200 ans.
Pour garantir une bonne reprise alors qu’il ne restait quasiment plus de racines, il a été mis dans une grande caisse avec de la pierre de lave pure.
Six ans après, il est prêt à être travaillé en prenant bien entendu toutes les précautions qui s’imposent avec des arbres qui ont traversé un tel chamboulement.

L’aspect du bois mort naturel semble confirmer l’âge vénérable de cet arbre. Certaines parties du tronc sont complètement creux.

Première opération: rempoter l’arbre dans un pot de culture avec un mélange akadama-bim’s 50/50% en choisissant approximativement l’angle d’implantation définitif.
Il devra y rester plusieurs années pour développer une motte de racines adaptée au style défini, car certaines racines actuelles ne conviendront pas dans ce projet.
L’aspect et le volume des racines développées dans la pierre de lave est en tout cas de bonne augure.

Un pot largement dimensionné permettra le développement rapide de nouvelles racines et du feuillage encore trop peu densifié. On a opté pour une semi-cascade.

Fin de la première opération.
Le feuillage n’a pas été recoupé pour le moment.
Le deuxième tronc, qui est maintenant presque à la verticale, sera supprimé ultérieurement, mais si on le faisait maintenant, les racines qui s’y rattachent, seraient perdues, ainsi que la ligne vivante qui les relie au feuillage, or cette ligne est importante dans le design final.

Avril – Mai 2007

L’arbre se trouve maintenant dans la serre froide et ne sera plus manipulé avant la fin de la saison d’été pour éviter tout dérangement des racines naissantes.
J’ai entamé la suppression progressive du feuillage inutile. La sphaigne au pied du tronc sert à maintenir les racines de surface en vie.

La reprise de la végétation semble assurée et de bonne qualité, avec de nombreux nouveaux rejets.

Juin 2008

Il aura fallu malgré tout deux saisons végétatives complètes, avant que l’arbre ne dispose de suffisamment de feuillage et de réserves, pour subir sa mise en forme initiale.
Cela peut sembler un long chemin à parcourir, mais on gagnera ainsi du temps par la suite, étant donne qu’il réagira plus facilement aux nombreuses interventions qui sont encore à faire.

Novembre 2008

Le moment est venu de faire la première mise en forme. Tout le feuillage inutile a été supprimé durant l’été passé.
On s’occupe d’abord du bois mort. Il est réalisé entièrement à la main pour que les parties à créer ressemblent le plus possible au bois mort naturel existant. Pas une mince affaire quand on connaît la virtuosité de la nature!

Une vue sur le deuxième tronc tel qu’il se présente avant le travail. Il en restera un petit moignon travaillé en jin.

Il est d’abord raccourci à la scie comme le montre la photo ci-dessous.

Puis travaillé avec des pinces.
Il faut bien compter une journée entière pour réaliser tous ces travaux sur bois mort, même s’il n’ s’agit que d’une ébauche pour le moment.

Une autre branche coupée est également travaillée en jin.

L’arbre est prêt pour la ligature et la première mise en forme.
Comme il n’est pas encore à 100% certain que la ligne vivante vers le tronc supprimé survivra, la face avant définitive n’est pas encore définie. On garde donc la quasi totalité des branches en les répartissant de façon à pouvoir les utiliser dans l’un ou l’autre design.

Du double fil 6mm + haubanage a été nécessaire pour plier la branche basse principale.

Le résultat obtenu à la fin de l’atelier est visible sur la photo ci-dessous.
L’arbre devra maintenant récupérer et refaire du feuillage avant de poursuivre. Si tout se déroule normalement, on pourra continuer en octobre – novembre 2009.

Octobre 2009

Comme l’arbre a bien réagi durant l’été, on a pu sélectionner la face avant et lui donner son aspect définitif, même s’il ne s’agit que d’une première mise en forme grossière.
La face avant a changée et la forme en semi-cascade abandonnée, pour rendre l’arbre plus compact et plus exclusif. Cela n’aurait pas été possible, si on avait d’emblée fait une sélection de branches lors de la première ligature. Une précaution judicieuse pour toute création d’un bonsaï !

Mai 2010

Déménagement, construction d’une nouvelle serre, problèmes de santé de ma maman fin 2009, ont fait que j’ai un peu négligé les soins nécessaires à ce taxus.
J’ai enlevé les vieilles aiguilles mortes au début du printemps, pour stimuler le bourgeonnement arrière, car les fins rameaux étaient encore trop longs et pas assez denses pour former l’arbre convenablement.

Juin 2010

Le taxus a bien réagi et démarre avec une multitude de nouvelles pousses au mois de juin.

La dernière photo montre son aspect au début de l’été.
C’est prometteur pour un travail qui n’a finalement pris que trois ans jusqu’à présent.