Classic cameras & Bonsai

Vintage & Antique photography / Bonsai culture

Ginkgo biloba (Marcotte)

Mon  exemplaire:
· Hauteur : 75cm
· Largeur : 25 cm
· Pot : Divers de culture  

Septembre 1998

A mes débuts dans le bonsaï, j’ai acheté ce ginkgo sur un coup de cœur, chez Bauwens bonsai.
A y regarder de plus près, il n’a quasiment pas de potentiel, si ce n’est un gros tronc, mais raide et dénudé, ainsi que de gros lobes sous les branches de tête, signe d’un certain âge.

Avril 2000

Après avoir acheté une maison de campagne en Ardennes, j’ai planté l’arbre en plaine terre, dans l’espoir d’avoir plus de matière pour le former plus tard.
On voit mieux la silhouette du ginkgo sur cette photo.

Juin 2002

Après deux années de culture en pleine terre, il y a quelques nouvelles pousses intéressantes, mais cela reste  marginal et les rejets espérés au pied de l’arbre, pour en faire un style classique « flamme » sont totalement inexistants.

Avril 2004

Le climat de nos Ardennes est rude, par rapport aux conditions de vie que l’espèce connaît en Chine et au Japon.
Manifestement, le ginkgo ne se plaît pas en pleine terre , exposé aux intempéries, à en croire l’état des racines.

J’ai décidé de le déterrer et de la mettre dans un grand mica-pot, en attendant des jours meilleurs.

Mai 2006

Après huit ans de culture, on n’est encore arrivé à rien. Une option radicale est envisagée, en utilisant la tête par marcottage.
Cela fera l’objet d’une séance de travail avec les amis du club de bonsaï de Spa en ce mois de mai, car il faudra bien quelques paires de mains supplémentaires pour manipuler le matériel nécessaire.

Ci-dessous, un détail des lobes caractéristiques d’un ginkgo vénérable.

La tête sera sectionnée ,après enracinement, juste au-dessus des deux petites branches situées à mi-hauteur du tronc.
Le matériel  nécessaire est rassemblé: conteneur noir plastique, feuille de plastique pour envelopper la marcotte, sphaigne, poudre d’enracinement, des clous, une cordelette solide, un couteau à greffer, un feutre pour marquer des entailles à réaliser.

Je commence par enfoncer quatre clous à hauteur du fond du pot noir qui devra contenir le substrat de la marcotte. Ils serviront de support pour tout maintenir à la bonne hauteur.Le pot est découpé, avec un trou au fond, d’un diamètre égal à celui du tronc.

Un essai confirme que la taille du pot et du trou de fond conviennent.

Une feuille de plastique est ficelée en-dessous du pot et des clous. Elle servira à envelopper l’entièreté de la marcotte et aidera à maintenir le substrat humide durant toute la période nécessaire à la reprise.

Je marque ensuite l’emplacement de quatre zones, où l’écorce sera enlevée, en gardant une liaison entre le bas et la haut du tronc, à l’aide d’un feutre.

Ensuite, à l’aide d’un greffoir bien affuté, je découpe l’écorce en prenant soin de bien gratter le liber et d’voir des bords bien nets, propices à un bon enracinement.

Les bords des découpes sont enduites de poudre d’enracinement.

Je prépare un mélange de sphaigne stérilisée et tamisée, enrichi de poudre d’enracinement.

Il ne faut pas traîner à ce stade, car les blessures dans le tronc ne peuvent pas se dessécher sous peine de faire rater la marcotte.
Le pot est posé autour du tronc, sur les clous.

Il est également fixé à l’arbre à l’aide de fil de ligature, pour l’empêcher de basculer de gauche à droite.

Le pot est rempli avec la sphaigne enrichie, après quoi, on enveloppe l’ensemble avec la feuille de plastique.

Je laisse un petit interstice entre le collier de la  marcotte et le tronc, afin de pouvoir arroser régulièrement.

Voici l’arbre dans la serre, après l’opération. Il devra rester immobile le plus que possible pour éviter que les fines radicelles qui vont se former ne soient arrachées.

Avril 2007

Un rapide coup d’œil au moment du débourrage, montre que des racines commencent à apparaître.
Mais ce n’est pas le cas sur tout le pourtour du tronc.
Il est trop tôt pour déjà séparer le tête marcottée. Cela devra encore attendre une année supplémentaire.

Mai 2008

Le grand jour est arrivé. Il y a assez de racines pour faire vivre la tête sans l’Aide des racines initiales.
J’ai invité le même groupe d’amis que lors de la pose de la marcotte.

D’abord, préparation du pot de culture: pose d’une grille sur le trou de drainage et confection d’un pied d’espacement, qui évitera que la base du tronc scié n’obstrue la trou de drainage.

Ensuite on enlève délicatement le pot qui a servi au marcottage, pour ne pas déranger les racines qui se sont développées. Comme on le voit, elles sont bien solides.

Le moment  le plus délicat: séparation de la marcotte à l’aide d’une scie.

Voilà la marcotte enlevée. Les racines sont belles et vont maintenant se développer dans le nouveau pot de culture, assez proche de la coupe à bonsaï futur.

L’arbre est mis en pot avec un substrat d’akadama pur.

A ce stade, il est trop tôt pour déjà démêler les racines.
Pour plus de sécurité, l’arbre est ancré solidement dans le pot à l’aide de gros fil de ligature, mis délibérément autour du pot et la tête au lieu de via le trou de drainage, encore une fois, pour évite au maximum de blesser les délicates jeunes racines.

La base du tronc n’est pas éliminée et pourrait devenir, à très long terme, un deuxième arbre.

Avril 2009

Ci-dessous, le résultat après deux années de culture, suivant la séparation de la marcotte.
L’arbre est bien vivant.